Comment choisir son psy ?

Comment choisir son psy ?

Comment choisir son psy ?

Votre santé psychologique est un bien précieux. Comment s’y retrouver avec les diverses catégories de praticiens de la psychothérapie lorsqu’on a besoin d’aide ? Vous voudriez être sûr d’avoir affaire à quelqu’un qui pourra vous comprendre et vous aider.

Quelques éléments de réponse pour vous orienter au mieux …

Monique Collier Thérapie, Gestalt thérapie individuelle, Sartrouville

Relation et formation : deux points essentiels

En premier lieu, la qualité et l’efficacité d’une thérapie dépendent de la relation entre le thérapeute et le client. N’entamez donc un travail, quel qu’il soit, que si vous sentez que la personne à qui vous vous adressez vous convient, et répond à la demande que vous lui faites. Le psy qui convient à une personne ne conviendra pas nécessairement à une autre. Si la première personne que vous rencontrez ne vous correspond pas, n’hésitez pas à en consulter d’autres.

Et en deuxième lieu, la formation et le parcours du praticien doivent être solides. N’hésitez pas à lui poser des questions sur ce qui vous semble important : son cursus et sa certification en psychothérapie, méthodes utilisées, références, code de déontologie, son appartenance à un groupement, etc…

Deux catégories de professions « psy »

Il existe aujourd’hui deux catégories de professions « psy » et chaque profession a un rôle particulier à jouer, en fonction de la problématique et des besoins du consultant.

1. Les professions réglementées

Elles se définissent par un diplôme garanti par l’état.

Le PSYCHIATRE est un médecin titulaire d’une spécialisation en psychiatrie, au terme d’un cursus de 10 années universitaires. Sa formation couvre l’étude des troubles mentaux, leur épidémiologie, leur classification, leur diagnostic et leur traitement. Il reçoit des patients, par le biais de consultations. S’agissant du domaine médical, l’objectif thérapeutique est la suppression du symptôme. Pour cela, le psychiatre est le seul « psy » habilité à prescrire des médicaments, ou des traitements physiques (électro-chocs ou sismothérapie) et parfois une hospitalisation en hôpital psychiatrique. Ses honoraires sont donc partiellement ou entièrement pris en charge par la sécurité sociale. Il peut également prescrire un suivi psychologique de soutien. Il exerce en hôpital ou en libéral.

Le PSYCHOLOGUE est un professionnel qui a suivi une formation de cinq années, spécialisée en psychologie, discipline héritière de la philosophie et de la psychiatrie, et réglementée depuis 1985. La psychologie est une science méthodologique enseignée par l’université et le travail du psychologue est orienté à partir des théories de l’apprentissage et du conditionnement. Les méthodes courantes utilisées sont donc les thérapies cognitivo-comportementales, à orientation essentiellement intellectuelle. La formation est centrée sur l’étude, l’observation, l’évaluation scientifique des comportements, des fonctions et des activités mentales de l’être humain.  Elle comprend également l’apprentissage de techniques visant à aider le client à résoudre  ses difficultés personnelles. Le psychologue connaît des techniques d’entrevue, a suivi des stages supervisés et peut recourir aux tests psychologiques pour évaluer les capacités intellectuelles, les aptitudes ou les différents aspects de la personnalité de son client.  Il peut assurer des psychothérapies de soutien. Il peut intervenir auprès d’individus, de groupes ou d’institutions, dans des établissements de traitement des troubles mentaux (les centres d’accueil, centre médico-psychologiques ou hôpitaux de jour par exemple), publics (comme les écoles) ou de conseil (comme pour les orientations professionnelles). Les consultations en Centre Médico Psychologique sont gratuites, et les consultations en cabinet libéral ne sont pas remboursées par la Sécurité Sociale.

Le PSYCHOTHÉRAPEUTE : Cette dernière catégorie a été réglementée récemment (loi 2009-décret 2010) et comprend notamment les psychiatres et psychologues, et certains psychanalystes.

 

Les professions réglementées reposent toutes sur un diplôme correspondant à un savoir théorique, notamment en psychopathologie et une pratique par des stages.

Outre leurs compétences premières, les psychiatres et les psychologues peuvent également assurer des « psychothérapies de soutien », recommandées en cas d’hospitalisation ou de phases critiques de la vie, ceci pour éviter des actions ou décisions inadaptées du patient.

Toutefois, la pratique de la psychothérapie proprement dite, contrairement à ce que pense le grand public, n’est pas enseignée en université, ni en psychiatrie, ni en psychologie. Cette qualification exige une formation approfondie à l’écoute et à la relation humaine, ainsi qu’un travail thérapeutique personnel sur la personne du psy. Ces compétences, qui ne sont pas obligatoires pour ces professions, doivent être acquises séparément, à titre personnel,  auprès des instituts privés de formation à la psychothérapie.

2. Les professions libres

Elles se définissent se définissent par une formation dans ces mêmes instituts privés de formation à la psychothérapie,  une thérapie personnelle et l’appartenance à un groupe professionnel.

Le PSYCHANALYSTE est un praticien de la psychanalyse. Il est passé par un double processus de travail de l’analyse de son propre psychisme : une première analyse personnelle de plusieurs années, et une deuxième dite didactique. Il est, en outre, généralement formé dans un institut d’études psychanalytiques et est membre d’une école, d’une association ou d’un collège affilié à un courant psychanalytique. Les plus présents en France se réfèrent à Freud, Lacan et Jung. 

La PSYCHANALYSE, uniquement en cure individuelle, est une méthode d’investigation des processus psychiques profonds, qui utilise la relation de transfert entre le client et le psychanalyste pour chercher à déceler dans l’inconscient l’existence de souvenirs anciens, désirs ou images, dont la présence cause des troubles psychiques ou physiques : les symptômes. Elle n’est tournée ni vers le futur ni vers la plainte ou le symptôme, mais vers le passé et la personnalité de l’analysant. La psychanalyse est plus une analyse de la psyché, visant une meilleure connaissance de soi, plutôt que des résultats concrets, alors qu’une psychothérapie est une thérapie. La psychanalyse, en favorisant le pôle psychique, s’adresse moins aux pôles émotionnel et corporel de l’individu, ce qui pourrait expliquer qu’elle dure plus longtemps,  de 3 à 15 ans, à raison d’une à deux séances par semaine. En privilégiant l’aspect verbal, et donc l’intellect, le client peut rester éloigné de ses ressentis, de ses émotions, désirs et besoins, et ne pas mettre en œuvre la totalité de ses ressources pour résoudre ses problèmes. Les séances de psychanalyse ne sont pas remboursées par la sécurité sociale et la durée de la cure psychanalytique peut représenter un investissement financier important.

 

Le PSYCHO-PRATICIEN ou PRATICIEN EN PSYCHOTHÉRAPIE est une profession légale, mais hors d’un cadre médical réglementé. Les règles suivies par cette profession sont celles des regroupements professionnels (syndicats et fédérations), qui adhèrent notamment à la réglementation propre à l’Association Européenne de Psychothérapie (EAP).

Le titre de psychopraticien (qui s’appelait jusqu’en 2010 « psychothérapeute ») désigne une activité professionnelle, la psychothérapie, dont l’exercice est libre en France. C’est un professionnel de l’accompagnement thérapeutique.

« Conformément aux exigences des nouvelles réglementations relatives à l’usage du titre de psychothérapeute (Décret n° 2010-534 du 20 mai 2010), les instances représentatives et fédérations :  FF2P, SNP Psy, Psy’G, Psy en mouvement, AFFOP) ont décidé d’adopter le nom de psychopraticien en remplacement du terme de psychothérapeute. »

Zoom sur le titre de psychopraticien

L’usage de ce titre protégé de « psychopraticien », certifié par une instance représentative, donne les garanties suivantes, conformes aux normes européennes :

— Une formation théorique de 4 à 7 années sur une ou – la plupart du temps – plu­sieurs méthodes de psychothérapies reconnues, ayant reçu l’aval de l’une des fédérations ci-dessus, comme par exemple : Psychanalyse, thérapie de couple, thérapie familiale, approches humanistes, Gestalt-thérapie, analyse transactionnelle, approche centrée sur la personne, analyse psycho-organique, programmation neuro-linguistinque (PNL), hypnose ericksonnienne, psychothérapie de la motivation, psychosynthèse, somatothérapie, approches psychocorporelles, approches intégratives, thérapie comportementale et cognitive (TCC), sophia-analyse, somatothérapie, approches psychocorporelles, approches transpersonnelles, approches intégratives, analyse systémique, bioénergie, psychologie existentielle, …

— Une formation en psychopathologie  

— Une formation pratique à l’écoute, l’accueil, la relation d’aide, et la prise en compte de la relation humaine.

— Une psychothérapie personnelle approfondie (de 3 à 10 ans selon la méthode choisie). C’est ce qui garantit le mieux que le psychopraticien est suffisamment solide dans son propre psychisme pour pouvoir assumer la prise en charge de celui d’autrui. « Nul ne peut emmener autrui sur un chemin qu’il n’a pas pratiqué lui-même ».

— Une supervision permanente professionnelle

— L’engagement à se conformer à la charte déontologique de la profession

Les séances d’un psychopraticien ou d’un praticien en psychothérapie ne sont pas remboursées par la sécurité sociale.

Sources : Psy en Mouvement – Serge Ginger – Société Française de Psychologie – IFFP – FF2P – Christina Winkler – FMh Association PMS, Genève

✴️ » Archives : juillet 2020

Qu’est-ce qu’une psychothérapie ?

Qu’est-ce qu’une psychothérapie ?

Qu’est-ce qu’une psychothérapie ?

Beaucoup se posent cette question : la psychothérapie, c’est quoi ? Il me semble qu’une psychothérapie est avant tout une expérience relationnelle, dont l’objectif ou les objectifs sont différents selon chaque personne et selon ses besoins.

Explications … 

200714 Monique Collier Thérapies Qu'est ce qu'une psychothérapie 16-9

Une expérience relationnelle

Une psychothérapie — la Gestalt Thérapie est une forme de psychothérapie — est d’abord une expérience relationnelle qui fait appel au psychisme. Elle se pratique la plupart du temps de manière individuelle, mais peut aussi se faire en couple, en famille, ou en groupe.

Pour la Gestalt-thérapie individuelle, cette relation peut se définir avant tout comme une rencontre libre, professionnelle, singulière :

entre une personne en souffrance psychique ou émotionnelle, ou en quête de sens,
ou une personne en demande de développement personnel ou de mieux-être, qui a besoin d’être écoutée, soutenue et accompagnée,

et un thérapeute professionnel ayant lui-même suivi une psychothérapie personnelle au préalable, doté de qualités d’écoute et d’accueil, d’une expérience, et ayant suivi une formation rigoureuse, validée par ses pairs, et régulièrement complétée, dans une approche psychologique et thérapeutique reconnue pour sa pertinence, ayant accès à une supervision et s’engageant à respecter un code de déontologie.

dans un cadre précis sécurisé, couvert par le secret professionnel, bienveillant, non jugeant, où tout peut être dit et exprimé.

au cours d’entretiens réguliers basés sur la parole, et complétée parfois par des médiations artistiques, expérimentales ou corporelles

orientée vers un but : accompagner la personne pour l’aider à y voir plus clair, et lui permettre de découvrir ses propres solutions pour aller mieux.

Il s’agit de travailler à deux à partir de la situation apportée par le client, ses difficultés présentes, ses attentes, sans occulter son passé, ou ses projets. La focalisation se fera sur sa manière d’être à l’écoute de lui-même, et de se mettre en contact avec son environnement.

Objectifs d’une psychothérapie

Dans un premier temps, la fonction de la thérapie  peut être d’apporter un apaisement, un soulagement aux symptômes présentés.

Dans un second temps, à partir de ce que la vie a fait de nous, comment nous-trouver nous-même. Il conviendra d’abord de permettre une meilleure connaissance de soi, de ses propres limites, de ses conditionnements mentaux et sociaux, qui peuvent nous enchaîner et nous empêcher d’avancer. C’est à cette étape, que prend place la notion de sens au regard de son propre parcours ; quel est le langage des troubles en question ?

Enfin, découvrir ses propres ressources pour reconquérir son autonomie, pour envisager la ou les solutions à ses difficultés, qu’elles soient psychologiques, comportementales, relationnelles, sexuelles, émotionnelles ou psychosomatiques. Pour une meilleure qualité de vie parce que nous pouvons devenir acteur de notre vie.

Une thérapie n’est parfois pas la seule et unique ou vraie solution. L’essentiel, c’est qu’elle doit être utile. Grâce à l’espace d’accueil, d’écoute, de dialogue, d’expérimentations, et à son pouvoir structurant, une psychothérapie aide les personnes à devenir plus matures, plus complètes, plus autonomes, et capables de s’épanouir.

Ainsi toute thérapie dans laquelle le thérapeute s’implique, comme en Gestalt-thérapie, a aussi un impact au niveau de la société, puisqu’elle permet au client de développer son niveau de responsabilité, de discernement et donc de ne plus accepter comme avant, mais de faire des choix qui lui conviennent, et qui peuvent parfois surprendre l’entourage, ou s’opposer au « politiquement correct » habituel.  Rébellion ? Pas vraiment, car il ne s’agit pas de changer, mais de se rapprocher au plus près de sa propre personnalité, et d’être authentique, tant pour le client que pour le thérapeute.

Par conséquent, un thérapeute ne doit pas imposer ses références, ou ses croyances mais plutôt contribuer à éveiller la conscience de ses clients. C’est sa propre thérapie, le niveau et la qualité de sa formation, un cadre permanent de supervision et son implication personnelle qui seront les garants de ce service.

Que faire pour qu’elle soit efficace ?

Oui, la psychothérapie est utile et fait du bien ! Dans la mesure où vous choisissez votre thérapeute, prenez le temps de rencontrer la personne avec laquelle vous aurez ce lien privilégié. Votre ressenti est important.  Je vous encourage à faire quelques recherches jusqu’à ce que vous trouviez celui ou celle avec qui vous vous sentez à l’aise.

C’est ensuite l’engagement du client, le vôtre donc, dans cette démarche qui  fait la différence. Chaque séance vous est entièrement consacrée, et, plus vous vous appropriez cet espace et cet instant confidentiels, plus vous vous impliquez dans le processus, dans les expérimentations, dans l’observation, plus votre espace de liberté s’élargira.

Durée d’une thérapie individuelle

La durée d’une thérapie dépend de la problématique du client, de l’ampleur de ses difficultés, et de son implication dans le travail. Une thérapie visant à traverser un épisode difficile ponctuel durera moins longtemps qu’une thérapie dont le but est de travailler en profondeur sur la structure psychocorporelle.

En général, la durée d’une thérapie peut varier de quelques semaines à deux ans, parfois plus pour les personnes en très grande souffrance. La thérapie peut également se faire par « tranches », de quelques semaines, ou quelques mois, comme des tranches de vie.

Par ailleurs, seulement dans certains cas, en toujours en fonction de la problématique, et plus tard au cours de la thérapie, il est parfois conseillé de participer à quelques séances de thérapie de groupe, dont la dynamique et la richesse sont favorables au processus de changement par des effets différents de ceux obtenus en séances individuelles. 

Sources : Monique Collier

✴️ » Archives : juillet 2020

Pin It on Pinterest