Un Gestalt-praticien est intervenant et actif, mais jamais directif. Il recourt à diverses techniques, verbales ou non. « Il s’agit d’implication contrôlée », explique Gonzague Masquelier, ex-directeur de l’Ecole parisienne de Gestalt. « Le thérapeute partage délibérément une partie de son ressenti afin d’aider le client à explorer sa difficulté ». Voici les exercices les plus courants :
L’amplification consiste à rendre explicite ce qui est implicite, à prendre conscience de la manière dont on fonctionne dans l’ici et maintenant en projetant à l’extérieur ce qui se joue à l’intérieur de la tête et du corps. Le thérapeute repère nos gestes inconscients, automatiques, ces lapsus du corps, et nous demande de les exagérer car ils révèlent certains aspects de notre fonctionnement.
La mise en action permet de jouer un épisode de la vie, réel ou imaginaire, passé, présent ou futur. Le thérapeute repère notamment ce qu’il appelle les « Gestalt inachevées » : ce sont des traces d’événements traumatiques passés (une terrible punition, un décès mal assumé voire caché, une agression sexuelle dans l’enfance…) qui parasitent la vie actuelle. Les rejouer permet non pas de les effacer, mais de les intégrer dans sa structure psychique, de leur donner un sens, de les dépasser, de se préparer à une situation future.
L’interpellation directe qui consiste à ne jamais parler de ou sur quelqu’un (principe de base de la Gestalt) mais à lui adresser la parole directement même s’il est absent. On choisit alors un objet, une autre personne du groupe ou la chaise vide. Cela permet de faire surgir plus rapidement une émotion, une difficulté sur laquelle on peut travailler.
Le monodrame nous invite à exprimer les différents personnages qui sont à l’intérieur de nous. Jouer ces rôles permet de faire ressortir les facettes contradictoires de notre personnalité, les aspects qu’on se cache à soi-même, qu’on ne veut pas voir ou qu’on projette sur les autres. On peut également interpréter les personnages principaux de nos relations quotidiennes (mère, enfants, conjoint, patron…). On peut alors utiliser la technique du hot seat — traduit par la chaise vide —, objet symbolique qui donne la parole aux absents.
L’awareness est une prise de conscience globale du flux permanent de nos sensations physiques, idées, préoccupations, désirs, émotions… Etre attentif à soi-même pendant toute une séance permet de relier des éléments que l’on croit parfois séparés (corps/esprit, par exemple). C’est l’importance de la vraie présence, l’ici et maintenant, chère aux Orientaux, que Perls préférait appeler le maintenant et comment