Comment choisir son psy ?

by | 14.07.2020 | Gestalt

Votre santé psychologique est un bien précieux. Comment s’y retrouver avec les diverses catégories de praticiens de la psychothérapie lorsqu’on a besoin d’aide ? Vous voudriez être sûr d’avoir affaire à quelqu’un qui pourra vous comprendre et vous aider.

Quelques éléments de réponse pour vous orienter au mieux …

Monique Collier Thérapie, Gestalt thérapie individuelle, Sartrouville

Relation et formation : deux points essentiels

En premier lieu, la qualité et l’efficacité d’une thérapie dépendent de la relation entre le thérapeute et le client. N’entamez donc un travail, quel qu’il soit, que si vous sentez que la personne à qui vous vous adressez vous convient, et répond à la demande que vous lui faites. Le psy qui convient à une personne ne conviendra pas nécessairement à une autre. Si la première personne que vous rencontrez ne vous correspond pas, n’hésitez pas à en consulter d’autres.

Et en deuxième lieu, la formation et le parcours du praticien doivent être solides. N’hésitez pas à lui poser des questions sur ce qui vous semble important : son cursus et sa certification en psychothérapie, méthodes utilisées, références, code de déontologie, son appartenance à un groupement, etc…

Deux catégories de professions « psy »

Il existe aujourd’hui deux catégories de professions « psy » et chaque profession a un rôle particulier à jouer, en fonction de la problématique et des besoins du consultant.

1. Les professions réglementées

Elles se définissent par un diplôme garanti par l’état.

Le PSYCHIATRE est un médecin titulaire d’une spécialisation en psychiatrie, au terme d’un cursus de 10 années universitaires. Sa formation couvre l’étude des troubles mentaux, leur épidémiologie, leur classification, leur diagnostic et leur traitement. Il reçoit des patients, par le biais de consultations. S’agissant du domaine médical, l’objectif thérapeutique est la suppression du symptôme. Pour cela, le psychiatre est le seul « psy » habilité à prescrire des médicaments, ou des traitements physiques (électro-chocs ou sismothérapie) et parfois une hospitalisation en hôpital psychiatrique. Ses honoraires sont donc partiellement ou entièrement pris en charge par la sécurité sociale. Il peut également prescrire un suivi psychologique de soutien. Il exerce en hôpital ou en libéral.

Le PSYCHOLOGUE est un professionnel qui a suivi une formation de cinq années, spécialisée en psychologie, discipline héritière de la philosophie et de la psychiatrie, et réglementée depuis 1985. La psychologie est une science méthodologique enseignée par l’université et le travail du psychologue est orienté à partir des théories de l’apprentissage et du conditionnement. Les méthodes courantes utilisées sont donc les thérapies cognitivo-comportementales, à orientation essentiellement intellectuelle. La formation est centrée sur l’étude, l’observation, l’évaluation scientifique des comportements, des fonctions et des activités mentales de l’être humain.  Elle comprend également l’apprentissage de techniques visant à aider le client à résoudre  ses difficultés personnelles. Le psychologue connaît des techniques d’entrevue, a suivi des stages supervisés et peut recourir aux tests psychologiques pour évaluer les capacités intellectuelles, les aptitudes ou les différents aspects de la personnalité de son client.  Il peut assurer des psychothérapies de soutien. Il peut intervenir auprès d’individus, de groupes ou d’institutions, dans des établissements de traitement des troubles mentaux (les centres d’accueil, centre médico-psychologiques ou hôpitaux de jour par exemple), publics (comme les écoles) ou de conseil (comme pour les orientations professionnelles). Les consultations en Centre Médico Psychologique sont gratuites, et les consultations en cabinet libéral ne sont pas remboursées par la Sécurité Sociale.

Le PSYCHOTHÉRAPEUTE : Cette dernière catégorie a été réglementée récemment (loi 2009-décret 2010) et comprend notamment les psychiatres et psychologues, et certains psychanalystes.

 

Les professions réglementées reposent toutes sur un diplôme correspondant à un savoir théorique, notamment en psychopathologie et une pratique par des stages.

Outre leurs compétences premières, les psychiatres et les psychologues peuvent également assurer des « psychothérapies de soutien », recommandées en cas d’hospitalisation ou de phases critiques de la vie, ceci pour éviter des actions ou décisions inadaptées du patient.

Toutefois, la pratique de la psychothérapie proprement dite, contrairement à ce que pense le grand public, n’est pas enseignée en université, ni en psychiatrie, ni en psychologie. Cette qualification exige une formation approfondie à l’écoute et à la relation humaine, ainsi qu’un travail thérapeutique personnel sur la personne du psy. Ces compétences, qui ne sont pas obligatoires pour ces professions, doivent être acquises séparément, à titre personnel,  auprès des instituts privés de formation à la psychothérapie.

2. Les professions libres

Elles se définissent se définissent par une formation dans ces mêmes instituts privés de formation à la psychothérapie,  une thérapie personnelle et l’appartenance à un groupe professionnel.

Le PSYCHANALYSTE est un praticien de la psychanalyse. Il est passé par un double processus de travail de l’analyse de son propre psychisme : une première analyse personnelle de plusieurs années, et une deuxième dite didactique. Il est, en outre, généralement formé dans un institut d’études psychanalytiques et est membre d’une école, d’une association ou d’un collège affilié à un courant psychanalytique. Les plus présents en France se réfèrent à Freud, Lacan et Jung. 

La PSYCHANALYSE, uniquement en cure individuelle, est une méthode d’investigation des processus psychiques profonds, qui utilise la relation de transfert entre le client et le psychanalyste pour chercher à déceler dans l’inconscient l’existence de souvenirs anciens, désirs ou images, dont la présence cause des troubles psychiques ou physiques : les symptômes. Elle n’est tournée ni vers le futur ni vers la plainte ou le symptôme, mais vers le passé et la personnalité de l’analysant. La psychanalyse est plus une analyse de la psyché, visant une meilleure connaissance de soi, plutôt que des résultats concrets, alors qu’une psychothérapie est une thérapie. La psychanalyse, en favorisant le pôle psychique, s’adresse moins aux pôles émotionnel et corporel de l’individu, ce qui pourrait expliquer qu’elle dure plus longtemps,  de 3 à 15 ans, à raison d’une à deux séances par semaine. En privilégiant l’aspect verbal, et donc l’intellect, le client peut rester éloigné de ses ressentis, de ses émotions, désirs et besoins, et ne pas mettre en œuvre la totalité de ses ressources pour résoudre ses problèmes. Les séances de psychanalyse ne sont pas remboursées par la sécurité sociale et la durée de la cure psychanalytique peut représenter un investissement financier important.

 

Le PSYCHO-PRATICIEN ou PRATICIEN EN PSYCHOTHÉRAPIE est une profession légale, mais hors d’un cadre médical réglementé. Les règles suivies par cette profession sont celles des regroupements professionnels (syndicats et fédérations), qui adhèrent notamment à la réglementation propre à l’Association Européenne de Psychothérapie (EAP).

Le titre de psychopraticien (qui s’appelait jusqu’en 2010 « psychothérapeute ») désigne une activité professionnelle, la psychothérapie, dont l’exercice est libre en France. C’est un professionnel de l’accompagnement thérapeutique.

« Conformément aux exigences des nouvelles réglementations relatives à l’usage du titre de psychothérapeute (Décret n° 2010-534 du 20 mai 2010), les instances représentatives et fédérations :  FF2P, SNP Psy, Psy’G, Psy en mouvement, AFFOP) ont décidé d’adopter le nom de psychopraticien en remplacement du terme de psychothérapeute. »

Zoom sur le titre de psychopraticien

L’usage de ce titre protégé de « psychopraticien », certifié par une instance représentative, donne les garanties suivantes, conformes aux normes européennes :

— Une formation théorique de 4 à 7 années sur une ou – la plupart du temps – plu­sieurs méthodes de psychothérapies reconnues, ayant reçu l’aval de l’une des fédérations ci-dessus, comme par exemple : Psychanalyse, thérapie de couple, thérapie familiale, approches humanistes, Gestalt-thérapie, analyse transactionnelle, approche centrée sur la personne, analyse psycho-organique, programmation neuro-linguistinque (PNL), hypnose ericksonnienne, psychothérapie de la motivation, psychosynthèse, somatothérapie, approches psychocorporelles, approches intégratives, thérapie comportementale et cognitive (TCC), sophia-analyse, somatothérapie, approches psychocorporelles, approches transpersonnelles, approches intégratives, analyse systémique, bioénergie, psychologie existentielle, …

— Une formation en psychopathologie  

— Une formation pratique à l’écoute, l’accueil, la relation d’aide, et la prise en compte de la relation humaine.

— Une psychothérapie personnelle approfondie (de 3 à 10 ans selon la méthode choisie). C’est ce qui garantit le mieux que le psychopraticien est suffisamment solide dans son propre psychisme pour pouvoir assumer la prise en charge de celui d’autrui. « Nul ne peut emmener autrui sur un chemin qu’il n’a pas pratiqué lui-même ».

— Une supervision permanente professionnelle

— L’engagement à se conformer à la charte déontologique de la profession

Les séances d’un psychopraticien ou d’un praticien en psychothérapie ne sont pas remboursées par la sécurité sociale.

Sources : Psy en Mouvement – Serge Ginger – Société Française de Psychologie – IFFP – FF2P – Christina Winkler – FMh Association PMS, Genève

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